La réponse à Thierry Messan :
l’entrevue de Guillaume Dasquié au sujet de son livre
écrit en collaboration avec Jean Guisnel
L’effroyable mensonge, thèse et foutaises
sur les attentats du 11 septembre

dans l’émission « Tout le monde en parle »
de Thierry Ardisson sur France 2,
de la nuit du samedi 8 au dimanche 9 juin 2002

Participants par ordre d’intervention : Thierry Ardisson, Guillaume Dasquié, Patrick Sébastien et Samantha Fox.

Thierry Ardisson : Et maintenant…

(Fond musical avec la chanson « Le monde est fou ». Le public joue en rythme avec les mains.)

Thierry Ardisson : voici Guillaume Dasquié !

(Entrée de Guillaume Dasquié sur fond musical de cuivres. Il serre les mains des invités déjà présent en disant bonsoir avant d’aller s’asseoir.)

Thierry Ardisson : Bon. Guillaume Dasquié, Bonsoir. Vous avez trente-six ans, vous êtes rédacteur en chef d’une lettre d’investigation qui s’appelle Intelligence Online, et vous êtes déjà venu, ici, dans cette émission…

Guillaume Dasquié : Eh oui !

Thierry Ardisson : lors de la publication d’un livre que vous avez écrit avec Jean-Charles Brisard, chez Denoël…

Guillaume Dasquié : Mm-mm.

Thierry Ardisson : qui s’appelle Ben Laden : la vérité interdite et qui sort en poche en ce moment. Voilà. Vous revenez ce soir pour un bouquin qui s’appelle L’effroyable mensonge, thèse et foutaises sur les attentats du 11 septembre. C’est aux éditions La découverte. Vous savez comment on fait. Attention ! Un, deux, trois… (suivi du thème musical publicitaire d’Antenne 2 dans les années soixante-soixante-dix « Aaa-dou-dou-dou-dou-dou-dou ». Les gens agitent leurs mains selon le rituel institué par Thierry Ardisson qui montre la première de couverture du livre à la caméra).

Thierry Ardisson : Alors c’est un livre que vous avez écrit en collaboration avec Jean Guisnel du Point, hein ?

Guillaume Dasquié : Ouais.

Thierry Ardisson : Vous dites en parlant de Thierry Messan : « Il est plus à plaindre qu’à blâmer ».

Guillaume Dasquié : Oui, je crois. Je crois parce que y’a… Enfin, pour moi, c’est la vraie différence entre un fou furieux et un manipulateur : le manipulateur sait très bien ce qu’il fait en permanence, donc il instrumentalise des mensonges ; un illuminé, ben, il y croit et il y va.

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : Et je pense que c’est ce qui faisait sa force…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : C’est à dire que quand il est venu ici, il était vraiment convaincu. J’ai vu cette émission. Il était vraiment convaincu de ce qu’il disait et c’est peut-être ce qu’il y a de plus effrayant sachant que, par le passé, c’est quelqu’un qui, tout de même, a été très écouté et notamment par la plupart des médias parisiens.

Thierry Ardisson : Alors Thierry Messan n’est pas là ce soir pour vous répondre. De toute façon, je crois…

Guillaume Dasquié : Mm.

Thierry Ardisson : qu’il va faire un livre en réponse au vôtre qui s’appellera…

Guillaume Dasquié : Ouais, j’en… je crois, ouais (sourire).

Thierry Ardisson : Le Pentagate (sourire).

Guillaume Dasquié (riant) : C’est rigolo !

Thierry Ardisson : Voilà. Quant à moi, ben, effectivement, je l’ai déjà dit vingt-cinq fois, je regrette de ne pas avoir pris assez de précautions oratoires ce soir-là pour le présenter. Mon amour de la science-fiction, des romans de Philippe Cadic (orthographie non garantie), m’a embarqué dans une écoute peut-être un peu trop classique.

Patrick Sébastien : Thierry !

Thierry Ardisson : Oui.

Patrick Sébastien : Est-ce que ça veut dire que dans… j’ai regardé l’émission aussi, est-ce que ça veut dire que tout est faux ?

Thierry Ardisson : Ben, on va en parler, hein.

(Court intermède musical puissant pour annoncer la séquence « Tout le monde s’explique ».)

Thierry Ardisson : Alors beaucoup de gens ont été abusés par Thierry Messan parce que Thierry Messan, ben, c’est quelqu’un qui appartient à la franc-maçonnerie, qui a beaucoup milité pour…

Guillaume Dasquié : Mm-mm.

Thierry Ardisson : le droit des homosexuels, contre le Front National. Il a dirigé le réseau Voltaire qui est un…

Guillaume Dasquié : Mm-mm.

Thierry Ardisson : réseau d’information. Donc beaucoup de gens ont été abusés par lui et que s’est-il passé ? comment ce type qui était crédible, d’un seul coup, a pu se mettre à raconter, comme vous dites, n’importe quoi ?

Guillaume Dasquié : Je sais pas ce qui l’a conduit finalement à aller là. Ce qui est certain, c’est que… Je crois que, contrairement à ce qu’on pensait, lui et d’autres, parce que, finalement, on a découvert qu’il n’était pas seul, en quelque sorte, ce n’était pas des gens qui étaient, comme ils le prétendent, des amoureux de la vérité, de la transparence…

Thierry Ardisson : Mm-mm.

Guillaume Dasquié : Ce sont des gens qui font commerce, qui vivent en étant persuadés qu’ils sont entourés de complots. Alors j’pense qu’on pourrait en parler longuement parce que, aux Etats-Unis, c’est quelque chose de très connu…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : les « conspirationnistes », les « conspiracy theory », c’est quelque chose de très identifié dans le paysage médiatique politique américain, et ça pose très peu de problèmes parce que les frontières sont très clairement perçues par tous. Le problème, c’est qu’en France, on avait des gens comme ça qui, finalement, vivaient sur la conspiration, qu’on avait jamais remis en cause parce que, jusqu’à présent, la conspiration, dans leur bouche, elle avait bon ton. Elle était politiquement correcte puisque derrière toutes les conspirations, y voyaient finalement des mercenaires d’extrême droite ou les plus vils homophobes. Donc, finalement, c’était des gens qui étaient assez commodes, de temps en temps, selon les combats. Mais, à aucun moment, ils n’ont fait un travail sérieux qui consiste à aller, je sais pas, recueillir des documents, à aller vérifier…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : des informations…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : physiquement, etc.

Thierry Ardisson : Donc on va reprendre point par point les allégations de…

Guillaume Dasquié : Mm-mm.

Thierry Ardisson : de Thierry Messan : un Boeing est bien tomber sur le Pentagone.

Guillaume Dasquié : Ben oui !… Jean Guisnel et moi-même, on a l’habitude d’aller à Washington ; personnellement, pour la lettre dont je m’occupe ; et je travaille avec des journalistes américains en permanence qui vivent près du Pentagone ; et c’est vrai que quand Thierry Messan est venu me voir au mois de décembre, donc bien avant de sortir son bouquin, pour me dire : « Guillaume, il faut que je te dise un truc :…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : aucun avion ne s’est explosé sur le Pentagone », enfin ! je suis resté assis au fond de mon siège, pétrifié parce qu’effectivement, il y avait tellement de gens qui étaient autour du Pentagone ce jour-là ; on s’est dit : « Mais, finalement, comment c’est possible ?…

Samantha Fox (assise juste à gauche de Guillaume Dasquié) : Mm-mm (en souriant).

Guillaume Dasquié : comment on peut imaginer, ne serait-ce qu’échafauder cette hypothèse ? »

Thierry Ardisson : Vous savez pourquoi ?

Guillaume Dasquié : Ah ! oui. Moi, j’ai…

Thierry Ardisson : C’est parce que y’a un trou qu’est plus petit qu’un Boeing.

Guillaume Dasquié : Ça, le trou, c’est vachement rigolo puisque toute la théorie de Thierry Messan consiste à dire : « Regardez bien la photo du Pentagone ! Le trou fait dix-neuf mètres de large quand on mesure, mais sur les photos, il est jamais allé sur place, alors que la largeur d’un Boeing est de trente-huit mètres. Donc, ben, le Boeing, il rentre pas dans le trou, donc y’a pas eu de Boeing ». Enfin ! On croit rêver ! Je veux dire la balistique n’est pas une science qui sort du café du commerce. Donc, enfin… Moi-même, je ne connais rien en balistique mais je me serais jamais permis d’avancer un truc pareil. Donc on est aller voir finalement des gens dont c’est le métier, c’est-à-dire notamment des gens en France comme Jacques Roland…

Thierry Ardisson : Mm-mm.

Guillaume Dasquié : qui est le plus grand spécialiste français des crashs aériens, pour leur demander si d’aventure un Boeing s’était crashé sur le Pentagone, est-ce que, à votre avis, ça pourrait occasionner ce type de trou ? Et la réponse a été : « Oui, mille fois oui ». Et, en plus, il nous a expliqué…

Thierry Ardisson : Pourquoi ?

Guillaume Dasquié : Pourquoi ? Ben, alors je vais essayer de vous faire un… je visualise ça avec mes mains (il fait sa démonstration en se servant des mains). Si vous voulez, un Boeing, habituellement, quand il se crashe, dans tous les accidents aériens d’avion civil, il se crashe en plongeant à plat, c’est-à-dire que…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : c’est un angle assez ouvert, donc, et il rebondit en général sur le sol.

Thierry Ardisson : Mm.

Guillaume Dasquié : C’est ce qui explique, alors, premièrement parce que les Boeing n’ont pas les instruments de bord qui leur permettent de voler en piqué…

Thierry Ardisson : Mm, mm.

Guillaume Dasquié : heureusement pour les passagers, et, donc, quand il arrive au sol, il rebondit...

Thierry Ardisson : Mm.

Guillaume Dasquié : y’a une résistance avec le sol, ce qui explique que, dans la plupart des accidents aériens impliquant des avions civils, on a des brindilles, on a des morceaux, pardon…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : d’avions éparpillés parfois sur plusieurs kilomètres parce que l’avion rebondit. Le deuxième type de crash aérien, c’est ce qu’on appelle un crash en piqué, et c’est en général des avions militaires, et donc l’avion tombe avec un angle à quatre-vingt-dix degrés sur le sol…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : Et là, est-ce qu’à votre avis, l’avion, y rebondit et y part à Créteil ? Non ! l’avion y s’encastre, et donc y’a un cratère qui se forme, en général pas très profond, de cinq… entre cinq à dix mètres et… ’fin selon le poids du Bo… de l’avion, et l’avion s’encastre et se désintègre...

Thierry Ardisson : Mm.

Guillaume Dasquié : Et les seules choses que l’on retrouve, c’est à l’intérieur du cratère, parfois, des éléments du moteur mais on ne retrouve rien ailleurs…

Thierry Ardisson : Oui !

Guillaume Dasquié : Ce qui est intéressant de savoir, c’est, maintenant, de reporter ces petits problèmes de physique à l’accident du… au… à l’attentat contre le Pentagone. Contre le Pentagone, on a un Boeing qui est allé tout droit contre un bâtiment, et pas n’importe quel bâtiment ! C’est peut-être le plus sécurisé au monde en terme d’architecture. C’est-à-dire que le Pentagone, c’est cinq bâtiments et c’est une structure de béton mêlant de l’acier et du calcaire, donc cinq bâtiments, comme ça (geste perpendiculaire des mains), à quatre-vingt-dix degrés. Donc, qu’est-ce qu’il a fait ? Ben, naturellement, il a pas rebondit ! Et les morceaux, ils sont pas allés dans tous les sens…

Thierry Ardisson : Mm, mm.

Guillaume Dasquié : comme dans un accident classique. Il s’est encastré à la manière d’un piqué.

Thierry Ardisson : Mm.

Guillaume Dasquié : C’est exactement comme quand…

Thierry Ardisson : D’accord.

Guillaume Dasquié : ce qui s’est passé avec le Pentagone, voilà, c’est ça

Thierry Ardisson : Alors Thierry Messan dit : « En fait, pas besoin d’arme blanche, ça c’est du mythe, l’arabe égorgeur. En fait, ils avaient qu’à prendre ce qu’on appelle des pistolets Glock, c’est-à-dire qui sont en matière synthétique et qui sont indétectables dans les aéroports ». Ce à quoi vous répondez…

Guillaume Dasquié : Ben non !

Thierry Ardisson : que les pistolets sont peut-être en matière synthétique indétectable…

Guillaume Dasquié : Pas les balles.

Thierry Ardisson : mais que les balles…

Guillaume Dasquié : Ouais.

Thierry Ardisson : et les culasses sont en métal.

Guillaume Dasquié : Oui. Et à chaque fois, c’est ce qui nous a semblé, enfin, presque amusant, c’est de s’apercevoir que chaque information était finalement piquée dans une petite revue spécialisée…

Thierry Ardisson (très doucement) : Mm-mm.

Guillaume Dasquié : hein… elle était très parcellaire, comme ça… et qu’elle avait été mélangée dans la… cette espèce de bouillie uniquement pour accréditer la thèse du complot. Mais, vous voyez sur cet exemple très net…

Thierry Ardisson : Mm-mm.

Guillaume Dasquié : sur les… c’est pas compliqué d’aller voir quand même soit un militaire soit une organisation qui travaille sur l’enquête, que ce soit le FBI, la…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : CIA, peu importe, et de leur demander : Est-ce que ça vous semble possible ? Et, à aucun moment, ce travail s’est fait, n’est fait. C’est-à-dire que non seulement ce sont des élucubrations mais elles ne reposent sur rien…

Thierry Ardisson : Mm.

Guillaume Dasquié : à aucun moment.

Thierry Ardisson : Alors autre point dans le bouquin de Thierry Messan, les balises qui auraient été mises à l’intérieur des tours du World Trade…

Guillaume Dasquié : Mm-mm.

Thierry Ardisson : Center et qui auraient guidé les pilotes parce qu’ils sont peu habitués à faire de l’approche.

Guillaume Dasquié : Sur les balises, d’une part on ne sait pas si effectivement ces terroristes, et plus l’enquête avance, plus il est prouvé qu’ils étaient quand même très très bien organisés, ils avaient très bien planifié leur action, ne disposaient pas de balises. Donc nous, là-dessus, sur ce point-là, on est resté assez prudent. En revanche, ce qu’on a permis, ce qu’on a pu recouper comme information, c’est que s’ils avaient eu des balises, elles auraient pas servi à grand-chose parce que…

Thierry Ardisson : C’est ce que vous dites, c’est que les balises ça sert plutôt à la navigation que…

Guillaume Dasquié : Oui, c’est quelque chose de très sophistiqué…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : de très pointu…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : qui est utilisé dans certaines configurations et, pour projeter ce type d’avion contre le World Trade Center, on voit pas bien à quoi ça aurait pu servir. Mais, effectivement, on peut, on peut, on peut y croire, oui.

Thierry Ardisson : Alors l’immeuble numéro sept du World Trade Center qui s’effondre sans avoir été percuté par un avion.

Guillaume Dasquié : Là-dessus, juste à ce jour, il n’existe aucune preuve que cet immeuble se soit effectivement effondré sans avoir été percuté par un avion, et à la suite…

Thierry Ardisson : Ben si ! Y’a deux avions...

Guillaume Dasquié : d’un événement, si…

Thierry Ardisson : Sur deux tours, y’a un troisième immeuble qu’a pas eu d’avion.

Guillaume Dasquié : Non, non, mais attendez ! L’immeuble est à côté donc on ne sait pas si c’est la conséquence de l’effondrement du World Trade Center, on ne sait pas si, effectivement, un incendie ne s’est pas déclaré dans cet immeuble à la suite des projections du premier avion. C’est toujours pareil, c’est-à-dire que c’est un événement qui, d’un point de vue technique, pour des experts de la police judiciaire scientifique, c’est un événement qui nécessite plusieurs années de travail…

Thierry Ardisson : Mm.

Guillaume Dasquié : pour l’expliquer.

Thierry Ardisson : Mm.

Guillaume Dasquié : Effectivement, c’est facile d’arriver trois mois après, d’avoir une…

Thierry Ardisson : Non mais, attendez !

Guillaume Dasquié : théorie du complot bien ficelée…

Thierry Ardisson : Ce que vous dites là…

Guillaume Dasquié : pour prendre un…

Thierry Ardisson : sur l’immeuble numéro sept : on n’a pas de réponse aujourd’hui.

Guillaume Dasquié : Non, on n’a pas de réponse…

Thierry Ardisson : On ne sait pas comment cet immeuble s’est effondré sans avoir été percuté par un avion. Voilà. On sait pas…

Guillaume Dasquié : Mais oui…

Thierry Ardisson : mais on le saura peut-être…

Guillaume Dasquié : Et je pense…

Thierry Ardisson : D’accord.

Guillaume Dasquié : que ce qui est important, c’est de pas donner sens…

Thierry Ardisson : Oui, de pas en tirer des conclusions trop hâtives. Le passeport de Mohamed Atta qu’on retrouve intact dans les ruines du World Trade Center.

Guillaume Dasquié : Alors nous, on a bien cherché. D’abord on n’a vu aucun communiqué officiel du FBI ou de la CIA qui atteste qu’un passeport de Mohamed Atta ait (lapsus : attester que n’est pas suivi du subjonctif) été retrouvé.

Thierry Ardisson : C’était dans tous les journaux.

Guillaume Dasquié : On a trouvé effectivement des déclarations de gens qui disaient qu’un responsable, qu’un fonctionnaire du FBI avait, paraît-il, retrouvé le… Alors quand bien même, donc déjà, enfin, y’a un problème, mais quand bien même, et alors ? quelles conclusions en tirer ? Je veux dire, le passeport de Mohamed Atta a été retrouvé, oui…

Thierry Ardisson : Le passeport de Mohamed Atta, faut rappeler, il est dans la poche d’un mec qui pilote un Boeing qui se crashe contre le World Trade Center. Bon. Et ce passeport, on le retrouve intact…

Guillaume Dasquié : Ouais.

Thierry Ardisson : dans les ruines du World Trade Center…

Guillaume Dasquié : On le…

Thierry Ardisson : Avouez que c’est troublant.

Guillaume Dasquié : On dit qu’on le retrouve intact. Moi, je n’ai vu aucune trace…

Thierry Ardisson : Oui.

Guillaume Dasquié : dans les vérifications qu’on a faites, ça n’apparaît nulle part. Et, deuxièmement, on a retrouvé d’autres papiers d’identité, d’autres victimes de… qui étaient à l’intérieur de l’avion.

Thierry Ardisson : Je continue, le livre…

Guillaume Dasquié : Avec plaisir.

Thierry Ardisson : J’apprends à piloter un Boeing, en arabe, qui est retrouvé sur le siège arrière d’une voiture…

Guillaume Dasquié : Oui.

Thierry Ardisson : sur un parking d’aéroport en Floride.

Guillaume Dasquié : Ben, écoutez ! Là, en plus, c’est intéressant cette information parce que depuis quelques jours on sait que le FBI avait travaillé sur des individus qui prenaient des cours de pilotage notamment en Arizona, et le bureau de Phoenix du FBI a répertorié des choses très précises là-dessus. On voit bien que ces terroristes-là n’avaient pas besoin d’apprendre tous les bouquins qu’ingurgitent normalement les commandants de bord pour mener cette action. Donc il est pas très surprenant que, finalement, un petit digest, un petit mémo, ait été rédigé dans leur langue maternelle pour qu’ils puissent se préparer…

Thierry Ardisson : Mm-mm.

Guillaume Dasquié : uniquement à ce qu’ils avaient à faire.

Thierry Ardisson : C’est vrai, ouais. L’annexe de la Maison Blanche qui brûle le 11 septembre, est-ce qu’on a une explication aujourd’hui ?

Guillaume Dasquié : Non.

Thierry Ardisson : (court silence expectatif puis il tourne la tête en signe de dénégation).

Guillaume Dasquié : Non, non, à chercher, enfin à voir…

Thierry Ardisson : Mm.

Guillaume Dasquié : à suivre.

Thierry Ardisson : Mm. Vous croyez pas que si des théories comme celles de Messan peuvent se propager, c’est dû tout simplement au doute des citoyens devant l’attitude des médias, non ?

Guillaume Dasquié : En premier lieu, y’a un vrai problème avec la presse qui, à mon sens, n’a pas fait son boulot…

Thierry Ardisson : Mm.

Guillaume Dasquié : sur cette affaire pour une raison très simple : Messan, Thierry Messan et le réseau Voltaire ont été légitimés par la plupart des grands journaux parisiens qui, effectivement, à l’occasion de tel ou tel combat sortaient Messan pour faire une déclaration, etc. Et le jour où cette affaire est apparue, tout le monde, toute la presse parisienne, enfin, c’est le cas de le dire, en parlait. Mais, à chaque fois, en priant Dieu pour que l’omerta se fasse autour du bouquin de Messan. Pourquoi ? Parce que chacun voyait bien qu’il avait contribué pendant des années à légitimer quelqu’un…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : qui était en train de péter les plombs. Et, enfin, je trouve que cette attitude est vraiment dangereuse parce que, finalement, pour éviter d’avoir à se contredire, des journalistes peuvent mettre un mouchoir sur leur poche en se disant : « Ben voilà, ça, on va pas en parler…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : parce que ça va pas aller dans le décor ». Donc c’est vrai que c’est très très grave et y’a un vrai problème de la presse là-dessus.

Thierry Ardisson : Quand Michel Peyrard, c’est pas…

Guillaume Dasquié : Mm.

Thierry Ardisson : c’est pas Thierry Messan, c’est un grand reporter à Paris Match, raconte, ici, dans cette émission : « Ben Laden a quitté Jellalabad avec un cortège de deux cents voitures, donc au vu et su des satellites-espions américains ». Il dit ça, ici…

Guillaume Dasquié : Mm-mm.

Thierry Ardisson : aucun journaliste français ne l’appelle la semaine d’après pour lui demander s’il délire ou pas, vous trouvez ça normal ?

Guillaume Dasquié : Moi, ça n’m… enfin l’information en tant que telle ne m’étonne pas tellement…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : Que Ben Laden ait pu partir de Jellalabad au volant d’un quatre-quatre avec un convoi très voyant, etc., c’est pas très étonnant.

Thierry Ardisson : Non, c’est pas très étonnant. Ce qui est étonnant, c’est que la presse française apprenant ça dans le livre de Michel Peyrard n’enquête pas. Et Laurent Joffrin du Nouvel Observateur qui était assis là nous dit : « Oui, oui, Thierry, t’as raison, on va enquêter ». Ils ont jamais enquêté.

Guillaume Dasquié : En France, on a quand même une presse d’éditorialistes, c’est-à-dire que la…

Thierry Ardisson : Oui.

Guillaume Dasquié : la plupart des journaux sont dirigés par des gens qui veulent donner leur opinion…

Thierry Ardisson : Oui.

Guillaume Dasquié : et ce qu’ils croient être la perception du plus grand nombre ou ce qu’ils espèrent qu’elle sera.

Thierry Ardisson : Guillaume Dasquié, depuis quelques semaines on découvre que le FBI et la CIA avaient beaucoup d’informations sur les préparatifs…

Guillaume Dasquié : Mm-mm.

Thierry Ardisson : de l’attentat du 11 septembre. Là al’, c’est plus Thierry Messan, c’est Le Monde, c’est Time, c’est La Corriere della Sera et, finalement, la seule question qu’on a envie de poser aujourd’hui à quelqu’un comme vous qui êtes mieux informé en tous les cas que nous : est-ce que c’est un manque de vigilance de la part du FBI ou de la CIA, ou est-ce que certains éléments des services secrets américains ont délibérément fait obstruction ?

Guillaume Dasquié : C’est pas qu’on leur a demandé de ne pas intervenir sur ce point-là, c’est que, d’une part, des gens qui préparent des attentats et qui le disent au téléphone, y’en a tous les quatre matins…

Thierry Ardisson : Mm-mm.

Guillaume Dasquié : et que, d’autre part, si le pouvoir politique ne vous demande… ne demande pas expressément à un service de renseignement d’avoir pour objectif de neutraliser, par exemple, les groupes terroristes d’origine saoudienne, parce que, eh bien, ce sont des groupes qui sont liés aux…

Thierry Ardisson : Mm.

Guillaume Dasquié : aux religieux qui, eux-mêmes, contrôlent les réserves…

Thierry Ardisson : Mm-mm.

Guillaume Dasquié : pétrolières saoudiennes qui représentent vingt-cinq pour cent des réserves de la planète. Eh bien, si le service de renseignement, on ne lui demande pas de travailler, toutes ces informations qu’il ingurgite, ça garnit des immenses bases de données qui sont enrichies de milliers d’écoutes chaque jour mais qui ne sont jamais exploitées dans le sens où elles le devraient. Et c’est vrai que après quand… après le 11 septembre, six mois après, on ressort les trucs en disant : « Ah mais ! finalement, on savait ». Mais bien sûr ! Et évidemment ! puisque c’est l’appareil de renseignement le plus sophistiqué au monde…

Thierry Ardisson : Mm-mm.

Guillaume Dasquié : et qu’il dispose de moyens gigantesques…

Thierry Ardisson : Donc, pour vous…

Guillaume Dasquié : pour effectuer sa mission.

Thierry Ardisson : pour vous, c’est pas une obstruction délibérée, c’est un manque de vigilance.

Guillaume Dasquié : En fait, la vraie raison, c’est que les Etats-Unis, mais d’autres pays dont la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France, étaient en train de négocier avec les talibans. Et, aujourd’hui, on a une preuve incroyable, c’est… qui a été en plus fournie par une caméra de… une équipe de France 3 de l’émission « Pièces à conviction » qui a réussi à avoir face caméra l’ancien ministre des affaires étrangères pakistanais qui participait aux dernières négociations secrètes, qui se déroulaient au mois de juillet 2001, et au cours desquelles un représentant américain, donc était là pour négocier avec les talibans. Et donc, à partir du moment où on négocie avec ces gens-là, eh bien, naturellement, on ne leur fait pas la guerre ou on ne fait pas la guerre aux gens…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : qu’ils hébergent. Et, durant cette interview face caméra, ce ministre… cet ancien ministre des affaires étrangères pakistanais affirme que les négociations bloquaient et que les Etats-Unis, le représentant des Etats-Unis a adressé une menace de guerre explicite à ses interlocuteurs. Qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que on négocie avec eux donc, ben fatalement, on ne demandait pas aux services de renseignement de travailler contre ces gens-là, juste de les surveiller prudemment…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : et, deuxièmement, on leur a quand même donné des raisons à un moment pour qu’ils radicalisent leur action…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : Et là, enfin, c’est un vrai témoignage.

Thierry Ardisson : Alors dernière question, Guillaume Dasquié :…

Guillaume Dasquié : Oui.

Thierry Ardisson : l’anthrax ? C’est là, au début, on nous a expliqué que c’était les Alkaïda puis, après, on nous a expliqué que c’était des savants américains…

Guillaume Dasquié : Mm-mm.

Thierry Ardisson : Aujourd’hui, on en est où sur cette fameuse…

Guillaume Dasquié : Ça a beaucoup progressé l’anthrax, enfin, notamment depuis trois semaines. Le centre pour les études sur la non-prolifération aux Etats-Unis, au Nouveau-Mexique, a pu, en fait, établir que les gens qui avaient envoyé l’essentiel des lettres, je crois qu’on arrive à plus de soixante-dix pour cent des lettres, étaient des gens qui travaillaient dans une… enfin qui étaient militants d’une secte qui s’appelle Army of Gold…

Thierry Ardisson : Mm-mm.

Guillaume Dasquié : et qui est la secte des, notamment, anti-avortement.

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : Et, en fait, on a découvert que, au cours des cinq dernières années, ils avaient en permanence envoyer des lettres, alors, parfois avec du vrai anthrax, parfois avec du faux anthrax…

Thierry Ardisson : Ouais.

Guillaume Dasquié : et que, entre le 11 septembre et, je crois que leur étude s’arrête au 1er février, ils n’avaient pas plus envoyé de lettres qu’auparavant. Donc c’est un vrai effet, c’est une vraie distorsion médiatique, c’est-à-dire qu’on a braqué notre attention là-dessus mais y’a rien d’extraordinaire manifestement dans l’affaire de l’anthrax.

(Musique de fin de séquence.)

Thierry Ardisson (sur la musique, montrant la première de couverture du livre à l'écran) : Voilà ! L’effroyable mensonge, thèse et foutaises sur les attentats du 11 septembre par Guillaume Dasquié et Jean Guisnel. C’est aux éditions De La Découverte (lapsus pour éditions La Découverte).

Transcription de Paul Vannieuwenhuyze.

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