JUGES DE PAIX, JUGES DE GUERRE
Quand le droit conduit à la guerre…
L’idée d’une justice a toujours existé depuis la venue de l’homme sur terre.
Les hommes et les femmes étant par essence tous différents, les amours comme les conflits ne pouvaient que surgir et il fallait bien les traiter.
Très rapidement, la communauté a su imposer des règles de vie commune essentielles à la survie de l’espèce humaine.
Les premiers juges ont eu pour tâche de tenter de concilier les parties adverses.
Le chef de tribu, puis de village, assurait en principe ce rôle.
Il était désigné comme étant
le plus apte.
Dans les civilisations évoluées (que notre monde moderne nomme pompeusement pays attardés), subsiste cette notion de bon sens, ce « chamanisme » pour se référer aux peuples nomades de Sibérie, esquimaude, africaine, amazonienne, etc.
On est frappé de la simplicité des règlements litigieux opposant les intervenants dans ces peuplades.
La justice est représentée
traditionnellement par une balance et ce n’est pas anodin. On retrouve ce même symbolisme en Astrologie par exemple ; une certaine idée de l’équilibre, de la conciliation, de l’acceptation de l’autre, du sens des nuances, de la complexité des rapports humains, du refus du manichéisme primaire. Il s’agit de montrer la volonté explicite d’atténuer les conflits liés aux caractères humains très différents et pourtant si complémentaires les uns des autres. L’amalgame harmonieux étant constitutif d’une réelle avancée progressiste.
En France, pays « développé » et « civilisé » les révolutionnaires ont voulu, dans leur sagesse naturelle, perpétuer ce bon sens dès la loi des 16-24 août 1790
Je donne ici quelques passages chronologiques des lois de l’époque :
1790
Création des juges de paix par la loi des 16 et 24 août 1790 dans chaque canton pour le règlement amiable des conflits, qui prononcent des jugements en équité et non en droit.
1791
Selon l’article 7 (Titre III, Chapitre V) de la Constitution du 3 septembre 1791, "Il y aura un ou plusieurs juges de paix dans les cantons et dans les villes. Le nombre en sera déterminé par le Pouvoir législatif".
1799
La conciliation devient un principe constitutionnel sous le Consulat dans la Constitution du 22 frimaire
an VIII (13 décembre 1799 ; article 60, Titre V).
Parvenons maintenant dans une période plus actuelle et voyons ce qui se passe dans les années d’après guerre.
On s’aperçoit que la notion de droit, supplantant la notion d’équité fait une entrée en force
dans les mœurs judiciaires.
Est-ce le contre coup des effets de la guerre ? De l’influence des pays anglo-saxons ?
Ou tout simplement celui d’une nation à l’aulne d’un « progrès » technologique se voulant rationnel par opposition aux « croyances populaires ».
1949
Abandon avec l’adoption de la loi du 9 février 1949 de la
conciliation obligatoire pour les
tribunaux civils, qui subsiste cependant pour les tribunaux spécialisés.
1950
La loi de 1950 prévoit pour le droit du travail deux types de conciliation obligatoire : une conciliation conventionnelle et une conciliation réglementaire.
Maintenant, voici la période de De Gaulle, le militaire, le dictateur, qui pointe son nez. Considérons la fameuse ordonnance tant contestée du 22 décembre 1958 portant sur le statut de la magistrature.
1958
Ordonnance du 22 décembre 1958 réforme l’organisation judiciaire du pays
en supprimant les juges de paix et en leur substituant les tribunaux d’instance dotés de magistrats professionnels. La place de la conciliation dans ce nouveau contexte est des plus limitées.La messe est dite. L’obscurantisme mégalomaniaque lié à l’imbécillité chronique de De Gaulle a accompli son œuvre destructrice.
Rien ne sera plus jamais comme avant (sauf si nous réussissons dans notre entreprise)
En effet, le juge de paix est devenu un juge de guerre…
Les gueux n’ont plus de
possibilité d’existence sur le territoire national.
Il faut que tout soit en ordre ; comme le CHEF le voudra.Quand
j’étais petit garçon, je me rappelle très bien ma mère parler du juge de paix. Que telle ou telle demande a été faite près du juge de paix.
Dans l’imaginaire d’un enfant, je supposais que ce personnage était bon puisqu’il faisait la paix. Une sorte de père Noël des justiciables !
Plus tard, j’ai complètement oublié le terme et je n’ai redécouvert la justice qu’à 47 ans, brutalement suite à mon divorce. Je m’interrogeais sur le fameux juge de paix, mais il n’existait plus.
J’avais à faire avec le Tribunal de Grande Instance et le pire c’est qu’à cette époque, je croyais dur comme fer à la justice… (avec ou sans juge de paix)
Nous subissons actuellement
les effets de ce changement à 180 degrés.
Alors que l’idée de la justice avait toujours été, dans sa forme comme au fond, une idée liée à la conciliation, à l’entente ou à l’acceptation de l’autre, des différences ; tout à coup surgit De Gaulle, le militaire hideux de service ; le planqué à Londres durant la guerre, haranguant les vrais résistants à se faire trouer la peau ou torturer par les boches, pendant que lui gesticulait bien au chaud, prétextant je ne sais quelle volonté hégémoniste américaine (je défends la mémoire de mon père résistant, de mon oncle réchappé miraculeusement de Dachau après 4 ans passés dans le camp de la mort pour avoir bousillé 3 nazis et des
dizaines de milliers de gens qui ont donné leur vie pour nous)
Et ce dictateur transforme la justice de paix en celle de guerre.
On connaît la suite, ce ne sont que successions de lois accordant la privauté des actes de plaidoirie tordus et perverses en opposition totale aux considérations évidentes de la vie quotidienne.
Les juges sont de plus en plus coupés du peuple. Ils le sont par leur statut illégal de l’ordonnance de 1958 les rendant professionnels, mais également dans les faits.
Quand on considère leurs attendus souvent hallucinants, on comprend mieux ce que sont devenus ces gens ; cela associé à leurs pouvoirs exorbitants et nous voilà face à des
esclavagistes modernes ; à des gestapistes du stylo-bille.
Qui n’aura pas été frappé par le nombre incroyable de procédures, de documents diverses, d’éléments tous plus surréalistes les uns que les autres qui participent à empoisonner les jugements.
Ceci est la conséquence de l’effet De Gaulle.
Tous les petits, les sadiques, les pervers, se sont rués sur l’aubaine judiciaire ; sus aux braves gens, aux personnes saines d’esprit.
Noyons-les sous une tonne de paperasses, de procédures plus inutiles et démentes les unes que les autres puisque désormais la Paix n’a plus d’existence.
Il faut déclarer la guerre juridique à outrance. Il faut leur montrer notre savoir. Les français sont nuls en droit alors faisons-en nos esclaves.
Alors…
Alors heureusement INTERNET
est arrivé et les gueux se révoltent.
Ils veulent prendre en main leur destinée, leurs affaires judiciaires sans avocats car ces gens dans leur immense majorité ne font qu’entretenir leur esclavage.
Ils veulent comprendre, car comprendre c’est se défendre, c’est exister.
Ils désirent rompre leurs chaînes d’esclaves de la justice. Ils osent dire tout haut leur volonté de révolutionner tout ce système.
Ils n’ont plus peur. Les juges sont descendus de leur piédestal.
Le prochain épisode les verra juger devant des tribunaux populaires ou bien lapidés par la foule en colère.
Pour devenir libre il faut :
1) connaître un minimum (et
plutôt si possible un maximum) de droit – et je m’emploie avec d’autres à faire connaître le droit pour tous ;
2) vouloir transmettre ses connaissances à d’autres afin de s’unir ;
3) générer une vaste information en incitant les gens à se bouger, à se révolter contre un système oppressif.
J.L. Lecomte.
Merci de vos commentaires par internet à : ealternatives@netcourrier.comIndex