Me XXXX |
M. YY |
AA, le 15 juillet 2002. |
Cher Maître,
Suite à notre récent entretien, veuillez trouver ci-dessous une narration de mes relations avec la société Z.
J’ai été embauché le 29 juin 2001 par la société W (xx, rrr zzz 99997 XXX) en tant que pupitreur par contrat de travail en ma possession commençant le lundi 2 juillet 2001 en tant que cadre avec une période d’essai de 3 mois renouvelable sous peine de licenciement immédiat comme cela est devenu, hélas, la pratique frauduleuse courante. J’ai été obligé de cotiser en tant que cadre alors que cela n’avait rien à voir avec ma fonction et que je ne l’avais jamais été antérieurement mais il est manifeste que les 6 mois frauduleux de période d’essai afférents à ce statut étaient le motif de ma soudaine élévation sociale.
Le lundi 2 juillet 2001, jour du début du contrat de travail, je me suis rendu directement à la société Z. Je n’avais jamais travaillé auparavant pour la société W, je n’étais donc en possession d’aucune technique propre à la société W. Mon niveau de compétence n’était en rien différent de celui des autres pupitreurs avec lesquels je travaillais chez Z et qui étaient, eux, payés directement par la société Z. Mes connaissances professionnelles étaient celles courantes d’un pupitreur d’exploitation informatique sur système IBM OS MVS et rien d’autre. Je n’ai jamais reçu de donnée technique de la part de la société W ni de formation par son intermédiaire. J’ai toujours été subordonné entièrement aux cadres dirigeants de la société Z dans mon activité professionnelle et je n’ai jamais reçu de consigne de travail de la part de la société W. En fait, je n’ai eu d’autres relations avec la société W que celles d’un service du personnel délocalisé.
Vers la fin août 2001, le contrat entre W et Z devant être renouvelé, j’ai été soumis à différents harcèlements, dont un particulièrement violent de la part d’un employé d’Z, M. XYZ, qui exigea tout à coup que je lui lusse à haute voix par téléphone les rapports que j’avais écrits pour être consultés par ordinateur. Il prétendait qu’une telle lecture de ma part à haute voix par téléphone lui apporterait « une plus-value » (dixit) d’information que la consultation par ordinateur ne lui donnait pas et que je devais lui fournir. Suite à mon refus de subir ses humiliations, M. XYZ obtint le non-renouvellement de mon contrat auprès de MM. XZY et YZX, responsables informatique Z.
Je ne m’attendais pas à une telle situation. J’avais d’ailleurs pris des dispositions pour avoir un statut plus avantageux avec la société W, ce qui m’avait obligé à donner ma démission pour la fin août. La société W n’a donc même pas eu à mettre fin à ma période d’essai puisque nous avions prévu un autre statut me concernant pour la suite de mon travail chez Z.
Dans le cadre de mes relations de travail chez Z, j’ai observé et appris que d’autres dispositions concourrant à faire de la précarité pour le plaisir d’en faire se pratiquaient dans cette société. Irrégularités dans les contrats de travail comme des CDD après intérim avec en plus période d’essai, prestations de services illégitimes, fausses sous-traitances, enfin tout un système ayant pour but d’enlever à un grand nombre de travailleurs Z leurs droits sociaux d’entreprise, et ainsi de les mettre en position d’être violemment harcelés par d’autres travailleurs bénéficiant d’un statut normal. J’ai pu constater que les travailleurs disposant d’un statut normal étaient enclins à se tenir informés des dates de renouvellement des contrats des travailleurs en statut précaire.
M. XYZ ne se serait jamais permis un harcèlement aussi violent sur moi qui ne suis pas du genre souffre-douleur, loin de là, s’il n’avait eu connaissance de la précarité de mon statut. J’estime donc que si M. XYZ est un harceleur, ceux qui sont au-dessus de lui et qui ont créé une telle situation incitant au harcèlement sont beaucoup plus responsables que lui. C’est le contournement généralisé des lois sur le travail de la société Z qui est en cause.
Notons dans le cas présent que si j’avais été recruté normalement par la société Z à partir du 2 juillet 2001 et fait une période d’essai d’un mois normale pour un pupitreur, se terminant le 1er août 2001 au soir, aucun incident ne se serait produit fin août 2001, M. XYZ ne se serait jamais permis de harceler un travailleur disposant des mêmes droits que lui, et que je serais toujours en poste à cette heure comme pupitreur chez Z. Au contraire, je suis au chômage et je souffre depuis de différents maux. J’ai bien suivi un stage informatique par l’ANPE il y a quelques temps mais je suis actuellement en traitement pour dépression nerveuse de longue durée.
Recevez, cher Maître, l’assurance de mes sincères salutations.
M. YY. |