ARGENT NOIR ET SCIENTOLOGIE
COMMENT BIEN QUITTER LA SECTE

Lorsque j’en ai eu fini avec les magouilles financières de cette secte de malheur, je suis parti avec leur pognon. Je me suis payé sur la bête. C’était l’argent noir de la semaine à Paris que Maria Maloney de la Sea Org me faisait transiter par Paris-Lausanne-Jersey-Copenhague. Tout l’argent, ou presque, est noir en scientologie car ils demandent aux émetteurs de ne pas libeller l’ordre de leurs chèques (laissez ! je le remplirai…), afin de les encaisser sur des comptes de particuliers qui n’ont officiellement rien à voir avec la scientologie. Eh bien, ce coup-là, l’argent noir a oublié de transiter ! Il est resté coincé. Ce sont des choses qui arrivent dans une banque, parfois l’argent se bloque. Allez savoir pourquoi, c’est tellement compliqué et il y a tellement d’erreurs ! Par exemple, lorsque vous envoyez régulièrement la même somme, les demandes de confirmation du virement précédent sont si souvent prises pour de nouvelles entrées que cela en est confondant ! Tant qu’un compte reste ouvert, il n’est pratiquement pas vérifié, cela serait trop coûteux. Il n’est vérifié qu’à la clôture dans la plupart des cas. Alors pourquoi le clore ? Rien ne vous y oblige. La banque réceptionnaire peut mettre des mois, voire des années, pour réaliser ses erreurs. Cela vous laisse de la marge pour intervenir. La scientologie a réagi plus vite mais ils n’ont pas pipé mot. J’avais pris la précaution de noter le nom et l’adresse de tous les émetteurs des chèques qui me passaient entre les mains. C’est Maria Maloney qui s’est pris un long séjour au RPF (mélange de goulag soviétique, de mitard militaire américain et de camp de rééducation chinois pour scientologue) pendant que je me la coulais douce. Je n’allais pas pleurer pour elle. Elle venait de me faire commencer à sortir l’argent d’Italie en plus de la France. Et bientôt, l’Europe entière ; et pourquoi pas l’Amérique ? Un jour ou l’autre, je me serais fait prendre comme d’autres avant moi. Elle aurait nié qu’elle dirigeait le trafic. Elle m’aurait désavoué et tout mis sur le dos. Alors, un conseil, servez-vous avant qu’il soit trop tard. On peut ne pas se faire prendre quelque temps mais on se fait obligatoirement prendre à la longue. Le grand regret de ma vie (j’en souffre encore, c’est si dur le remords), c’est de ne leur avoir piqué que 200 000 F, une misère sur ce que j’ai vu défiler ! J’aurais pu au moins essayer d’arrêter l’argent de plusieurs semaines dans les différentes banques. Je sais. J’avoue. C’est de ma faute. Cela a été impulsif. Je me suis laisser emporter par la colère du moment. J’étais jeune, je n’ai pas réfléchi. Si seulement c’était à refaire, croyez bien que je m’organiserais mieux et que je te les ratiboiserais avant de larguer les amarres. A défaut de marine régulière, les corsaires ont de quoi se mettre sous la dent dans les parages scientologiques.

Paul Vannieuwenhuyze, Vies antérieures et scientologie

« Je connais Miscavige (note : David Miscavige, le chef actuel de la scientologie, celui qui a succédé au gourou L. Ron Hubbard mort fou en 1986). J’ai aussi travaillé directement avec lui plusieurs années. Miscavige est un scientologue de seconde génération, né en scientologie. Ejecté du lycée, il devint l’un des Messagers du Commodore pendant son adolescence. A ce titre, j’ai été informé du fait, et je crois qu’il était responsable de transferts internationaux illégaux concernant des millions de dollars ; il le faisait, jeune messager ayant l’air innocent […]

J’ai également reçu l’ordre de Hubbard d’aller à une banque de Zurich en Suisse, et d’y retirer 14 millions de dollars, à ramener au Portugal. Deux autres membres de la Sea Org m’accompagnaient lors de cette mission. Lorsque nous fûmes à la banque, ils amenèrent le liquide, que nous recomptâmes trois fois. Nous mîmes l’argent dans une valise, prîmes le taxi et l’avion, pour ramener l’argent comme demandé, et l’on nous « débriefa » ensuite [questionnaires de fin de mission où les responsables posent des questions pour tout noter] […]

En décembre 1992, Miscavige nous ordonna de cacher un grand nombre de conteneurs maritimes de documents financiers relatifs à l’église ou à lui-même. Il fallait les cacher aux gens de l’IRS (fisc américain), des enquêteurs devant venir à la base de Hemet afin d’y vérifier les comptes de diverses organisations scientologiques, à la suite de la demande de ces entités d’obtenir le statut non-lucratif selon le code section 501 (c)(3). (Un conteneur maritime est un gros cubitainer en acier mesurant environ 12 mètres par 2,6 m x 2,4 m. On peut les transporter sur des remorques plateau, des wagons plats et des navires porte-conteneurs.)

Les procédures à utiliser pour cacher l’information contenue dans les conteneurs étaient notées dans un programme écrit de maniement de TRs. Celui-ci détaillait les étapes à suivre pour assurer la sécurité de la base de Hemet afin de s’assurer que les experts de l’IRS ne voient pas l’information que Miscavige voulait leur cacher. Un total de 20 conteneurs [environ 150 m³, ndt] faisait partie de ce maniement. Nous n’en utilisâmes que 12. Je devais également faire disparaître les traces que ces conteneurs avaient laissées sur le sol pour qu’on n’en vît rien.

L’un de ces conteneurs fut par mégarde ôté de la base, sans que Miscavige ou moi le sachions. Les conteneurs n’ayant pas servi étaient ôtés de la base Gold par leurs propriétaires. Inexplicablement, l’un des conteneurs contenant des informations à cacher aux yeux du fisc fut ôté de la base Gold par les employés du propriétaire qui le croyaient vide. Lorsque Miscavige apprit l’erreur liée à cette opération sur un conteneur rempli de documents financiers, il en fut outragé. Il partit dans une tirade… Il me blâma de l’erreur et m’accusa de vouloir le détruire. Le conteneur aboutit sur un bateau à San Pedro et fut déchargé avant le départ. »

André Tabayoyon,
Déclaration sous serment d’André Tabayoyon
5 mars 1994, Los Angeles, Californie).

« Pendant que nous étions aux Bahamas, nous avons appris je ne sais comment que la Suisse allait changer son régime fiscal d’une manière susceptible d’affecter l’argent que nous avions là-bas. Le vieux en a perdu la tête.

« En l’entendant hurler, je suis accourue et je l’ai trouvé qui arpentait sa cabine en criant à tue-tête : « Vous ne savez pas ce qu’ils nous font ? Nous allons tout perdre, tout perdre ». Après qu’elle l’eut calmé, Kima suggéra qu’il suffirait de déplacer l’argent. Trois heures plus tard, elle était avec deux autres scientologues dans un avion à destination de Zurich, munie d’une procuration de Hubbard les autorisant à transférer les fonds au Liechtenstein.

A la banque de Zurich, on les emmena dans la salle des coffres où Kima, qui croyait ne plus pouvoir s’étonner de rien sur la Scientologie, fut littéralement frappée de stupeur : « Nous avons vu une pile d’un mètre cinquante de haut sur plus d’un mètre de large, des dollars, des marks, des francs suisses, rien que des gros billets. C’était ahurissant ! Je ne pouvais même pas deviner les sommes que cela représentait, je savais simplement que nous étions incapables de tout transporter en une fois ». Il leur fallut en effet quinze jours pour effectuer le transfert et relever les numéros de série de chaque liasse. De retour aux Bahamas, sa mission accomplie, Kima dut décrire au Commodore la taille exacte de chaque pile de billets : « Il était enchanté. Il croyait avoir battu les Suisses à leur propre jeu ».

Russell Miller, Le gourou démasqué.

Courriel des lecteurs :

En effet, j’ignorais tout à fait cette histoire !!

En fait, tu t’es payé une petite partie des salaires que la secte criminelle te devait.

J’avoue que je ne le ferais pas, car j’aime les comptes bien clairs, la sciento forcée à payer des sommes volées ou escroquées, etc.

L’ennui avec ce style de texte, c’est que les clams (note : clams = scientologues, par allusions aux gros coquillages dans lesquels ils croient avoir été incarnés il y a des millions d'années, voir Une Histoire de l'Homme de L. Ron Hubbard) vont définitivement te considérer comme un interlocuteur critique  non valide, un criminel, etc., comme ceux qui sont désignés par la policy ! Mais bon, ça ne change guère, puisque de toute manière c’est ainsi qu’ils considèrent ceux qui attaquent.

Un de mes fils a été tenté de faire de même, mais c’était plus intéressant : il convoyait la semaine de l’AOSH EU et AF, soit 240 000 dollars cette semaine-là, alors que le dollar était dans les 10 balles ! Mais bof ! C’est pas le genre, et en plus, nous étions encore sciento, bien qu’à quelques mois du départ.

R.G.

240 000 gros dollars à dix francs. Mais quel imbécile !

GRAND CONCOURS !

Nous lançons un grand concours qui récompensera l’auteur du plus gros détournement d’argent noir de la scientologie. Pour être déclaré vainqueur, il suffit que l’argent détourné soit noir. C’est facile car presque tout l’argent scientologique est noir. Pour le moment, le meilleur détournement homologué n’est que de 200 000 F. Nous comptons sur nos chers lecteurs et amis pour faire mieux. Alors, à vos valises bourrées de pognon… Et que le meilleur gagne !

Envoyer un courriel : paul.vannieuwenhuyze@libertysurf.fr

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