Bande Zegel n° 1
Copyright © 1982 Jon Zegel.
Droits de Reproduction accordés pour utilisation non commerciale.

Ce fichier est disponible en anglais à l’adresse : ftp.lightlink.com. Transcription effectuée par « Old Timer » (oldtimer@cts.com)

[Ceci est la traduction de la retranscription de la Bande n° 1 de Jon Zegel. Jon Zegel a rétracté la totalité du contenu de ses trois premières bandes dans la quatrième – Traduction Miguelito (1997) – Correction Paul Vannieuwenhuyze (2001).]

Pour comprendre comment nous en sommes arrivés à ce point, avec le changement dans le management de l’Eglise et les autres choses qui sont arrivées, nous devons commencer dix années plus tôt, quand le navire amiral Apollo était encore en mer. Il est important de comprendre que le management du navire amiral était alors sous la coupe de la Church of Scientology of California, et que pendant cette période, les impôts de l’Eglise étaient surveillés de près, et tout particulièrement son statut d’exemption d’impôts.

Pour résoudre une partie de ces problèmes, qui incluaient un excès de bénéfices dans l’Eglise par rapport à ce qui était dépensé et les problèmes qui auraient pu en découler, Herbie Parkhouse, une personne assez connue dans l’histoire de l’Eglise, décida qu’il serait approprié d’établir une société à l’étranger pour s’occuper de l’argent étranger qui arrivait sur le navire amiral. C’est-à-dire que quiconque venait sur le navire et n’était pas un citoyen américain envoyait directement son argent depuis le navire vers une banque étrangère.

La société fut créée sous le nom de « Religious Research Foundation », ou RRF. Elle fut apparemment fondée au Luxembourg, où des comptes bancaires furent ouverts pour y entreposer l’argent de l’Eglise.

Quand une personne non-américaine venait sur le navire amiral, son argent était transféré au RRF, puis convoyé par des courriers directement au Luxembourg pour y être entreposé.

Les courriers à cette époque étaient deux jeunes hommes : Pat Broeker et Peter Gillham Jr.

En 1975, le navire termina son périple et la Base Amirale à Terre (Flag Land Base) fut établie. Le navire accosta en Floride, à Dayton je crois, et des projets furent mis en route pour trouver des quartiers adéquats pour loger la Base Amirale à Terre.

L’argent utilisé pour acheter la Base Amirale à Terre venait des comptes bancaires du RRF au Luxembourg, en liquide. Cet argent est passé à travers une société construite pour l’occasion, United Churches, et ce fut également United Churches qui acheta l’immeuble (l’Hôtel Fort Harrison à Clearwater, Floride).

Maintenant que la Base Amirale à Terre était établie, le RRF continua ses activités : l’argent venant de citoyens non-américains était toujours mis au nom du RRF, envoyé au Bureau du Gardien [les services secrets de la scientologie, ndt], qui était apparemment responsable de son acheminement hors du pays, encore une fois vers des comptes au Luxembourg.

Nous avons parlé à quelques personnes qui étaient présentes alors que ces choses avaient lieu, incluant un Officier Bancaire (Flag Banking Officer) qui était à Flag et qui a écrit les factures, et des gens venant de l’étranger qui sont venus à Flag et ont reçu ces factures.

Ron était dans la zone autour de Clearwater durant les premiers jours de l’installation de la Base Amirale à Terre. On le voyait sortir et rentrer occasionnellement, pour donner des conférences aux C/S [Superviseurs de Cas, ndt], participer à des recherches, et ainsi de suite. Cependant, pendant les raids et juste après, quand les problèmes judiciaires de l’Eglise se sont mis à proliférer, on considérait que la Base Amirale à Terre n’était probablement pas le meilleur endroit pour Ron, particulièrement si l’on considère les problèmes de sécurité. Il a pu y avoir d’autres raisons, mais celle-ci est facilement envisageable.

Il fut donc décidé qu’un endroit sur la côte Ouest des Etats-Unis serait approprié, et il semble qu’un endroit autour de Palm Springs fut choisi. Autour de Palm Springs signifie dans un rayon de 75 km. Des équipes furent envoyées pour trouver une propriété, et on installa également le nouveau quartier général pour la direction internationale dans la zone de Palm Springs.

Les lignes de communication externe avec l’Eglise y furent établies, des lignes de télex entre autres, et l’équipe de la direction internationale s’y installa.

Ron y était aussi, avec le Senior C/S International (David Mayo) et d’autres personnes.

Pendant cette période, les années 77,78 et 79, ce groupe s’est élargi, et parmi leurs responsabilités, outre le management international, on pouvait voir David Mayo travailler avec Ron sur les NOTs [la dianétique du nouvel âge pour les thétans opérationnels, ndt] et, spécialement, l’auditer sur les NOTs.

David Mayo voyageait aussi pendant cette période, accomplissant des missions dans le pays, et devenait très connu, presque une célébrité, comme le possesseur le plus avancé de la technologie à part Ron lui-même. Ceci était considéré comme une menace potentielle à la sécurité. La moitié du personnel était aussi là-bas avec Ron, ce qui était considéré comme une autre menace potentielle pour la sécurité, et un procès avait lieu en Oregon, ce qui constituait encore une menace.

La solution fut de trouver un nouvel endroit pour Ron. Les NOTs de Ron étaient apparemment terminés, et le personnel fut déplacé vers la nouvelle propriété, Gillman Hot Springs. Cette propriété fut achetée en 1979, à la limite de la ville de Hemet, encore dans un rayon approximatif de 75 km autour de Palm Springs, et était également l’emplacement des Studios Golden Era.

Ron sélectionna deux membres du personnel pour être ses aides à temps complet, Pat et Annie Broeker.

Une des raisons de choisir Pat Broeker, même s’il y a pu y en avoir d’autres, était qu’en tant que courrier principal pour le RRF, on n’aurait besoin de dire à aucun autre courrier où Ron vivait ; de plus, lui et sa femme Annie avaient fait partie du personnel de maison de LRH, ou de son personnel particulier. Ils apparaissaient donc comme un choix logique.

Les Broekers participèrent apparemment au choix des nouveaux quartiers. Quand ils furent trouvés, Ron y emménagea avec quelques vigiles et membres des services de sécurité.

Il semble que Ron commença à s’inquiéter de son éventuelle mort en 1980. Il envoya des lettres à chacun de ses enfants, leur disant qu’il ne pensait pas vivre plus de 5 ans, et qu’ils devaient commencer à faire les éventuels préparatifs pour cette occasion. Plusieurs personnes de l’Organisation des Messagers du Commodore reçurent des lettres similaires, et des opérations furent démarrées pour préparer l’établissement de sociétés pour permettre à Ron de quitter son corps, s’en aller, prendre un autre corps, revenir, et reprendre là où il avait tout laissé.

Les activités légales sur une grande échelle furent lancées, des sociétés furent établies et des gérants désignés, et c’est autour de ces gérants que l’intrigue commença à se développer.

D’abord, il y eut le règlement d’affaires personnelles de Ron : on pensait que l’Eglise devait à Ron une somme considérable d’argent pour l’utilisation passée des marques déposées, droits de reproduction, etc.

Ron se réunit avec plusieurs de ses conseillers financiers et des membres de son personnel particulier, et pendant l’année 1980, ou peut-être au début de 1981, commença à faire le compte de l’argent qui lui était dû. Selon le magazine Time, le chiffre finalement retenu était de 85 millions de dollars, et une demande de remboursement fut effectuée à l’Eglise pour cette somme.

Ce n’était pas « Nous devons avoir cet argent pour jeudi à 14h », un peu plus de temps fut accordé, mais cela représentait une tâche énorme de rassembler une telle quantité d’argent. D’après des rapports en notre possession, les réserves de l’Eglise ne devaient pas être réduites pour satisfaire cette demande.

[Tous les cycles financiers de l’Eglise de Scientologie durent une semaine et se terminent le jeudi à 14°h. Si les stats sont basses le mercredi soir, les membres du personnel cherchent par n’importe quel moyen à les augmenter avant le lendemain. C’eut été une blague pleine d’ironie si les 85 millions de dollars avaient été demandés pour jeudi à 14°h ! La signification de la précision selon laquelle les réserves de l’Eglise ne devaient pas être diminuées est que l’argent devait être collecté auprès des membres, ce qui conduisit à ce qui suit, ndt.]

Les impôts sur cette somme représentaient un énorme problème. Personne ne pensait que c’était une bonne idée d’obtenir 85 millions de dollars pour Ron, puis d’avoir à en donner la moitié au fisc. Il fallait donc trouver une solution pour ce problème aussi.

La solution finalement retenue par Ron et ses conseillers fut de créer une organisation religieuse à but non lucratif, séparée de l’Eglise. Cette solution incluait que les marques déposées avec lesquelles nous sommes tous familiers, le double triangle avec le S, le nom Scientologie, le nom Dianétique, le nom L. Ron Hubbard, les initiales LRH, la signature L. Ron Hubbard, ces marques déposées devaient être retirées de l’Eglise, qui n’aurait plus le droit de les utiliser, et données à cette nouvelle entité religieuse. Cette société religieuse devait recevoir les marques en tant que donation, et devait en retirer de l’argent, échappant ainsi au fisc.

Résumons, car tout ceci est un peu compliqué : l’Eglise donne à Ron 85 millions de dollars en cash. Ron donne les marques déposées à cette nouvelle entité religieuse, et reçoit de ce fait une exemption d’impôts assez importante pour annuler les impôts qu’il aurait dû payer à cause de cette énorme source de revenu.

Ainsi, parmi d’autres choses, ceci était la raison de la mise en place du « Religious Technology Center » (RTC). Il y avait également d’autres buts. Le RTC était supposé réguler l’utilisation de la Tech, encourager les gens à l’utiliser, pousser l’utilisation de la Tech dans différents endroits du pays, encourager l’audition sur le terrain, et encourager la croissance des missions.

Pour s’assurer de tout cela, lorsque les papiers originaux furent signés, les membres du bureau des directeurs du RTC devaient être des personnes entraînées, et ils devaient continuer leur entraînement sur une base annuelle.

Il était clair que la situation de Ron selon le point de vue légal était loin d’être optimale. Il mit en place un groupe de personnes appelé le « All Clear Committee » (ACC). Le ACC avait un but précis, se débarrasser de tous les problèmes juridiques de Ron pour qu’il puisse revenir sur le devant de la scène.

La personne nommée directeur du ACC était un jeune homme appelé David Miscavige. La raison de ce choix était qu’il avait travaillé comme membre de l’unité de cinéma. Il était dans le CMO depuis quelques années, et avait gagné la réputation d’être quelqu’un qui pouvait obtenir que les choses soient faites quand d’autres n’y arrivaient pas.

Il avait aussi gagné la réputation d’être quelqu’un qui pouvait obtenir que les choses soient faites en hurlant le plus fort possible, mais obtenir que les choses soient faites était un facteur important qui lui permit d’obtenir une très bonne réputation.

Quand il fallut choisir le directeur du ACC, David fut recommandé, il était un bon ami de Pat Broeker, et semblait être l’homme idéal pour ce travail.

Avec lui, trois autres membres du CMO furent désignés pour être dans le Comité, qui fut créé comme une entité différente du CMO. Il avait sa propre ligne de communication avec Ron, ce qui allait se révéler primordial avec la suite des événements.

Avec le temps, le ACC devint obsolète : David Miscavige y survit, mais les autres membres du Comité le quittèrent pour une raison ou pour une autre, eurent peut-être droit à un Comité de Dénonciation [cour de justice scientologue, ndt], une personne au moins y eut droit. Le Comité disparut finalement, et Miscavige resta seul à un poste important séparé du CMO.

Parce qu’il avait cette ligne de communication spéciale et séparée, il avait une position où il était par essence le supérieur hiérarchique du CMO. Avant cela, quand Ron et le CMO étaient au même endroit, ils travaillaient directement ensemble, et le CMO avait un pouvoir considérable, à cause de cette ligne de communication spécifique et personnelle. Quand Ron déplaça son quartier général vers un endroit plus sûr avec seulement Pat et Annie Broeker comme aides de camp, le CMO devint une org [abréviation de organisation, ndt] de direction dans les couches supérieures de la direction de l’Eglise comme beaucoup d’autres.

Le ACC, et finalement David Miscavige seul, se trouva dans une situation de supériorité à cause de cette ligne de communication spéciale.

Les choses suivirent leur cours, et David Miscavige devint le lien principal de communication avec l’Eglise. Toute la structure de direction de l’Eglise était devenue un entonnoir menant directement à lui, et il devint le point de relais de toute communication entre l’Eglise et Ron.

Toute communication devait passer par plusieurs relais, pour arriver à Miscavige. Il transmettait ces communications à Pat Broeker à un point de rendez-vous désigné à l’avance. Pat Broeker et sa femme Annie emmenaient ensuite les documents au quartier général de LRH où ils étaient lus, et les parties qui devaient être directement lues par Ron lui étaient transmises.

Cette ligne de communication et le secret qui entourait le lieu où était Ron devint la base sur laquelle s’établit le pouvoir de trois personnes : Pat Broeker, Annie Broeker et David Miscavige.

De plus, nous parlions des gens qui devaient devenir les fondés de pouvoir de Ron durant son absence, et ces trois personnes allaient devenir ces fondés de pouvoir.

Cela vaut la peine de se pencher sur le cas de David Mayo, et sur ce qui conduit à la perte de son poste qui représentait une très grande responsabilité.

Comme nous l’avons dit, David Mayo était le Senior C/S International, un confident et un proche de Ron. Les deux travaillèrent ensemble pour créer de nouveaux cours, pour effectuer des recherches, etc., et le fait qu’ensuite Mayo a été renvoyé de l’Eglise et déclaré Personne Suppressive mérite une explication détaillée, qui amène à des conclusions intéressantes.

Le Senior C/S International est le poste technique officiel le plus haut dans l’Eglise, à part celui de Ron. C’est la personne responsable de l’application de la Tech sur une échelle mondiale, et c’est une personne qui travaille en étroite collaboration avec LRH quand des projets comme des nouveaux programmes pilotes sont mis en place, entre autres.

David Mayo et Ron entretenaient une correspondance régulière par écrit après que Ron eut emménagé dans des quartiers sûrs. Les deux échangeaient plusieurs lettres par semaines, parfois plus, parfois moins, mais il y avait toujours un flux constant de communication entre eux.

Ron demanda à David s’il pouvait faire quelques sec-checks [interrogatoires de sécurité, ndt] sur Pat Broeker. Le but de ces sec-checks n’est pas clair, mais Ron dit à Pat Broeker de voir David Mayo pour les faire. Pat obéit, évidemment, et alla voir David Mayo pour recevoir ces sec-checks.

Je ne sais pas exactement ce qui fut trouvé, mais une partie de ce qui fut trouvé était défavorable à Pat Broeker. Un rapport fut apparemment écrit par David Mayo et envoyé à LRH. C’est là que le relais entre David Miscavige et les Broeker devient un facteur très important, parce que tout rapport devait passer par cette voie. De fait, un ou plusieurs de ces rapports concernant les sec-checks furent retirés de la ligne de communication par Pat Broeker.

Les avis de réception qui furent renvoyés par Ron à David Mayo contenaient une copie du rapport altéré, que Pat Broeker avait écrit en remplacement du rapport original de Mayo sur le sec-check. Et les deux rapports n’étaient pas exactement identiques, comme vous l’imaginez.

Quand il s’en rendit compte, David Mayo essaya plusieurs approches différentes pour régler le problème. Il essaya d’envoyer des informations additionnelles sur les lignes de communication et eut une entrevue personnelle avec Pat Broeker, mais n’arriva à aucun résultat. A ce moment-là, il était devenu une cible. On devait se débarrasser de lui à cause de ce secret.

Une campagne de RUMEURS fut lancée, qui prétendait que David Mayo conspirait avec des ennemis connus de l’Eglise, Allen Walters et Bill Franks, pour prendre le pouvoir dans l’Eglise. Les gens qui ont travaillé près de Ron dans le passé, dont plusieurs avec qui j’ai personnellement parlé, savent que Ron n’aime pas ces tentatives de prise de pouvoir. En fait, c’est un de ses boutons [stimulus entraînant une vive réaction émotionnelle chez la personne, ndt], et c’était le meilleur moyen de discréditer une personne à ses yeux.

Apparemment, cette rumeur provenait des lignes officielles de communication, et vous pouvez imaginer comme elle s’est répandue rapidement dans l’Eglise.

Tout membre zélé du personnel qui entendait cette rumeur se faisait un devoir de la transmettre, et les Knowledge Reports [rapports de dénonciation, ndt] commencèrent à inonder les lignes de communication, convoyant la rumeur que David Mayo voulait prendre le pouvoir dans l’Eglise. Ces rumeurs arrivèrent bien entendu rapidement jusqu’à Ron.

Les communications de David Mayo sur le fait que les rapports des sec-checks avaient été altérés furent bloquées, mais les rapports sur la prise de pouvoir circulaient parfaitement. La position de David Mayo, aux yeux de Ron, commença à se détériorer rapidement. Toutes ses communications étaient bloquées, les lettres dans les deux sens interceptées. Ron se soucia de ce qui était arrivé à David. Il envoya des communications à de nombreux responsables, demandant ce qui était arrivé à David Mayo, où il était, pourquoi il n’avait pas eu de ses nouvelles, ce genre de choses. Mais aucune des réponses que David pouvait fournir ne pouvait arriver jusqu’à lui.

En conséquence de tout cela, il fut relevé de ses fonctions et emmené de Gillman Hot Springs à une propriété de l’Eglise connue sous le nom de Happy Valley [ironiquement, la Vallée Heureuse, ndt].

Happy Valley existe réellement. C’est une partie d’une réserve indienne qui est apparemment située près un canyon fermé. Happy Valley est un bout de terrain entouré de tous les côtés par la réserve indienne avec une unique route qui y mène. Des gens étaient emmenés à Happy Valley pour que leur éthique soit revue et corrigée.

Il y avait 16 personnes « traitées » là-bas à ce moment-là. Ceci incluait le personnel du Senior C/S International, 5 personnes, et 11 personnes d’autres unités. L’endroit est encore situé aux alentours de Palm Springs, dans le désert.

Avant ces événements, un programme avait été lancé par Ron, appelé le « Programme de Course ». Il fut créé pour le personnel des Studios Golden Era, et pour INT, les groupes de direction internationale. Le Programme de Course était constitué d’exercices physiques, à l’extérieur, et le but était de stabiliser le cycle du sommeil et traiter les gens dont les cas avaient été très déstabilisés en provoquant une extroversion de leur attention en les emmenant au-dehors et en leur faisant faire des exercices physiques sains. Quand le programme fut mis en route, David Mayo fut le responsable de sa mise en application et Ron lui envoya les documents et les instructions nécessaires.

En 1982, il avait commencé à mettre des gens sur ce programme, augmentant graduellement le niveau. Quand il fut emmené là-bas, l’idée des graduations semble ne pas avoir été considérée comme standard, et ils l’y mirent douze heures par jour, sept jours par semaine. Pendant cette période, plusieurs choses devaient se passer : 1. Un maniement d’éthique devait être effectué sur ces 16 personnes. Ils devaient comparaître devant un Comité de Dénonciation et subir d’autres procédés de maniement d’éthique ; 2. Ils devaient faire le Programme de Course pour être réhabilités et recyclés, si l’on veut, à l’intérieur de l’Eglise. Dans une bande précédente que j’ai faite, certaines personnes ont eu l’impression que ces gens étaient uniquement des victimes de cette activité et je veux corriger cette impression.

David Mayo et les autres autour de lui travaillèrent très dur en utilisant les procédures standard de l’Eglise, écrivant des KR [Knowledge Report, ndt], des rapports de toutes sortes, pour tenter de résoudre le dilemme dans lequel ils se trouvaient, cette sorte de situation forcée d’éthique, le fait qu’ils étaient captifs, gardés 24 heures sur 24, ce genre de choses. L’idée qu’ils étaient uniquement des victimes est loin de la vérité. Ils travaillaient très dur.

Ceci n’implique pas qu’ils étaient traités gentiment, ou que c’était un très bon moment pour eux, parce que ce n’était certainement pas le cas. Ils étaient au milieu du désert, forcés de courir pendant tout le jour, et c’était une période très difficile. Vous pouvez imaginer ce que cela peut être que de courir en août dans le désert autour d’un arbre, en décrivant un cercle d’environ 15 m de rayon, toute la journée. Cela avait des effets dévastateurs sur leur organisme. Ils perdirent une énorme quantité de poids en conséquence du stress causé à leur corps. Beaucoup souffrirent de maladies et de problèmes physiques, allant de chevilles foulées ou de ligaments déchirés jusqu’à la perte de dents due aux carences en minéraux de l’organisme soumis à un tel régime.

C’était un moment terrible pour tous, mais ils avaient une loyauté énorme pour l’Eglise et se tuaient à la tâche pour ne pas déserter, ce qui aurait entraîné d’accepter de devenir un ennemi. Ils avaient réellement l’intention de démêler et résoudre les difficultés qu’il pouvait y avoir. Mais même cette période contenait des moments d’humour. Même dans la plus grande adversité, les gens peuvent s’adapter et vivre leur vie malgré les événements les plus horribles.

David Mayo raconte qu’il fut assigné à son arbre particulier, séparé des autres. Les raisons pour cela ne sont pas claires, mais il fallait qu’il soit isolé du groupe. Ils avaient un superviseur dont le travail était de les surveiller pendant la journée pour qu’ils n’arrêtassent pas de courir, que leurs périodes de repos ne fussent pas trop longues, etc. Les deux arbres, l’un autour duquel courrait Mayo, et celui des autres, étaient apparemment séparés par une longue distance. Une personne pouvait voir les deux en même temps, mais il fallait faire une bonne marche pour aller de l’un à l’autre.

Donc, ce que David faisait, c’est qu’il s’asseyait et attendait que le superviseur se mette à marcher jusqu’à lui. Au moment où il arrivait près de lui, tout le monde à l’autre arbre était déjà assis. Alors le superviseur disait à David : « Allez, lève-toi et cours », et David obéissait et se remettait à courir autour de l’arbre. Le superviseur se retournait, et bien sûr, devait alors revenir à l’autre arbre, puisque tout le monde y était assis. Juste après qu’il ait passé la mi-chemin, David se rasseyait, et il pouvait se retourner et voir que David était assis, mais il avait passé la mi-chemin, alors il allait s’occuper des autres. Apparemment, ils ont énormément fait marcher cet homme pendant cette période.

De toute façon, le résultat du Comité de Dénonciation fut que David et presque tous les autres accusés furent déclarés suppressifs et devaient être excommuniés de l’Eglise et ainsi de suite. David va, ou a probablement déjà publié, un document important donnant sa version; je ne souhaite pas parler en son nom, mais il me suffit de dire que les conclusions n’étaient pas justes à son avis, et que j’ai eu des preuves substantielles qui confirment ce point de vue.

Nous allons maintenant nous intéresser à ce que le RTC, le Religious Technology Center, faisait entre-temps. Pour clarifier les choses, le RTC fut constitué en Californie, en janvier 1982. Il était clair que l’IRS [le fisc américain, ndt] n’allait pas juste se mettre à quatre pattes et dire : Eh bien ! si vous dites que ces marques déposées valent 42,5 millions de dollars (ou n’importe quel autre chiffre qu’il fallait pour obtenir l’exemption), cela ne nous pose aucun problème. Le RTC devait démontrer clairement qu’il contrôlait réellement les marques, que c’était plus qu’une ou deux transactions sur le papier, et que ces marques avaient une réelle valeur.

La première étape qui fut effectuée au début de 1982 fut de rassembler tous les nouveaux documents des Eglises de Classe 4 et au-dessus. Le RTC, et essentiellement l’organisation supérieure de direction, était rendu responsable des activités de ces orgs de classe 4, et les documents donnaient des pouvoirs étendus au RTC sur les Eglises.

Ils pouvaient envoyer des groupes de personnes dans une église – les livres de comptes pouvaient être examinés, les dossiers des préclairs [personne qui se fait auditer, ndt] pouvaient être examinés, les rangements personnels pouvaient être inspectés, le personnel pouvait être appelé pour recevoir des sec-checks ou d’autres maniements. Rien ne pouvait être fait pour faire cesser ces activités. Cependant, l’on comprenait bien que le RTC agissait pour le bien de l’Eglise, donc la résistance n’était pas terriblement grande. Une part additionnelle du revenu brut de chaque église devait également être payée au RTC en échange du droit d’utiliser les marques déposées. Selon mes informations, cela représentait 5% du revenu brut.

Quand tout cela fut fait, semble-t-il au printemps 1982, un projet fut lancé pour remettre sous licence toutes les missions, sur une base mondiale. Cela représente une tâche un peu plus difficile parce qu’il existe des missions dans beaucoup plus d’endroits que des orgs de clase 4 ou au-dessus. Et les documents devaient être établis de façon à pouvoir être utilisés à n’importe quel endroit.

C’était une tâche considérable et ils travaillèrent pendant tout l’été pour achever les documents. Début septembre, les nouvelles chartes furent envoyées à toutes les missions dans le monde. Cela consistait en une subordination des missions au RTC, et qui devait être enregistrée auprès du gouvernement de l’Etat ou du gouvernement fédéral, selon l’endroit où chaque mission était établie. Les papiers devaient être signés et envoyés au gouvernement, puis une copie dûment certifiée de la réponse devait être renvoyée au RTC. Tout cela devait être effectué avant le 1er octobre 1982.

L’obéissance fut bonne. Les buts du RTC n’étaient pas clairs à ce moment-là, mais les changements de statut dans les documents des missions étaient monnaie courante. Cela s’était passé plusieurs fois dans les années précédentes et personne n’y accordait beaucoup d’importance. Quelques propriétaires de mission ayant apparemment lu ces documents soigneusement avaient des objections à formuler, mais quelques tactiques musclées d’intimidation de la part du RTC les décidèrent à faire enregistrer les papiers et renvoyer la réponse. Les retardataires rattrapèrent leur retard et, pour la plupart, tous les papiers qui pouvaient être souhaités étaient rassemblés le 14 octobre 1982.

Dans les 72 heures, l’infamant meeting des propriétaires de mission eut lieu.

Il faut savoir qu’une transcription complète fut effectuée de ce meeting et fut publiée – je vous invite à essayer de vous en procurer une copie, c’est une très bonne lecture. Soyez prudent, il y a deux versions : une version courte soigneusement épurée, et une version longue de 40 ou 50 pages. C’est cette dernière qui nous intéresse, car le contenu de ce meeting est assez effrayant.

Les propriétaires de missions furent avertis que s’ils n’obéissaient pas aux ordres du RTC, sachant que ce que dit le RTC est Source [c’est-à-dire Ron, ndt], ils verraient leur droit d’utiliser la Tech, leur droit de s’appeler Scientologues ou Missions de Scientologie purement supprimé et annulé. S’ils n’obéissaient pas à ces ordres d’annulation, les propriétaires de mission étaient menacés d’attaques en justice pour des motifs civils ou criminels, ou les deux; il y avait un ensemble de menaces pour les envoyer en prison ou des choses de ce genre.

En plus de toutes ces activités, des groupes allaient être envoyés pour faire des investigations dans les missions. Ils allaient vérifier les comptes, faire une revue de la Tech et ainsi de suite, et chaque propriétaire de mission allait devoir payer le privilège de voir cela être fait. Le tarif allait être d’exactement 15 000 dollars par jour, payables à l’avance, en liquide.

Le meeting des propriétaires de mission se termina, chacun rentra dans sa mission, et les équipes d’investigation arrivèrent comme promis. Ils firent payer les tarifs qu’ils avaient annoncés, et dans les 10 jours qui suivirent le meeting, le RTC et les gens effectuant ces investigations avaient collecté plus de deux millions de dollars en liquide.

Sur les 98 missions du réseau des Etats-Unis, 25 soit se désistèrent, donc quittèrent l’Eglise, soit firent faillite et fermèrent leurs portes. La mission de Westwood, près d’ici dans la zone de Los Angeles, fut sévèrement atteinte. Absolument chaque dollar de chacun de leurs comptes fut retiré et donné au RTC et/ou aux équipes d’investigation, en factures ou en amendes. De plus, un accord qui avait été conclu avec les missions d’avant le SMI (Scientology Missions International) stipulait qu’elles avaient le droit de conserver leur licence sans en acheter une nouvelle à SMI. Cet accord fut annulé et toutes les missions ayant une licence antérieure durent en acheter une nouvelle pour 35 000 dollars. La mission de Westwood totalisa approximativement 30 000 dollars d’amendes, ce qui, avec la licence à 35 000 dollars à racheter, porta les amendes à 65 000 dollars. Ce fut une charge financière de laquelle le groupe n’a pas encore récupéré.

Ils ont perdu la possibilité de faire de la publicité, le personnel reçoit la moitié, voire aucune paye, et la mission connaît d’importants problèmes financiers depuis. D’autres missions se sont retrouvées dans des situations similaires, épuisées financièrement ou terrassées administrativement. Le réseau des missions est maintenant fermement sous le contrôle du RTC et sa branche exécutive, la police financière, est dirigée par le dictateur financier, un jeune homme du nom de Wendell Reynolds.

La cible suivante de ces personnes fut les auditeurs de terrain. C’était des gens qui utilisaient les marques déposées sans payer leur juste part. Un meeting fut organisé en Décembre à Los Angeles pour rassembler tous les auditeurs de terrain et leur annoncer qu’une campagne importante allait être lancée dans le but de regrouper tous les auditeurs de terrain dans une organisation appelée I HELP [J’AIDE, ndt].

I HELP signifie International Hubbard Ecclesiastical League of Pastors. Elle devait devenir l’entité regroupant tous les auditeurs de terrain – pour devenir membre de I HELP, il fallait payer une cotisation de 100 dollars par an, plus 10% du revenu brut en tant qu’auditeur. De plus, vous aviez des feuilles de statistiques hebdomadaires à remplir, et il fallait signer un contrat auprès de I HELP, annulant tous les précédents accords que vous ayez pu faire avec l’Eglise ou L. Ron Hubbard, et déclarant que vous reconnaissiez le RTC comme propriétaire de toutes les marques déposées et comme organisation supervisant le réseau des auditeurs I HELP.

Le meeting de Los Angeles fut tenu au Levinen Hall, et il y eut beaucoup de participants. Les estimations vont de 300 à 600 personnes. Quand le meeting débuta, on demanda "Combien de personnes dans la salle sont des auditeurs de terrain ?" et presque chaque main fut levée. Au cours du meeting, on dit aux auditeurs de terrain que I HELP allait chasser le squirreling [néologisme scientologue pour "hérésie", ndt], et que si vous connaissiez quelqu’un qui faisait du squirreling mais que vous n’aviez pas le temps de faire appel à l’Eglise assez rapidement, vous aviez encore la possibilité à ce moment de prendre cette personne dans un coin et de lui expliquer personnellement. Cette sorte d’Ethique milicienne ne passait pas bien avec les auditeurs de terrain, et on pouvait sentir, je pouvais sentir, assis dans la salle, monter le mécontentement dans le groupe.

On leur dit de plus que s’ils n’obéissaient pas à I HELP, s’ils ne mettaient pas les dossiers à disposition quand ils étaient exigés, s’ils ne payaient pas les cotisations et le reste, ils seraient poursuivis en justice avec des charges civiles, puis criminelles finalement. Encore une fois, ceci ne rendit pas tout le monde heureux. Aux deux tiers du meeting, une question fut encore posée "Combien de personnes ici présentes sont des auditeurs de terrain ?", et, regardant la salle, on voyait moins d’une douzaine de mains levées. Malgré cette baisse énorme, le plan du RTC fut exécuté, le meeting se termina, et on donna des copies du contrat aux personnes qui avaient déclaré être auditeurs de terrain à signer sur-le-champ.

Par la suite, des copies du contrat furent subtilisées et elles sont disponibles à la lecture. Une très intéressante lecture, d’ailleurs. Elles démontrent que le RTC est réellement à la tête de l’Eglise et que, via ses nombreuses branches, il peut faire payer des amendes, et au besoin appliquer la justice ou intimider les auditeurs de terrain. En fait, une de mes relations est un auditeur de terrain qui fut manié de cette façon. Il fut convoqué dans une org, on lui dit qu’on avait enquêté sur lui et qu’on avait trouvé qu’il était une source de mécontentement pour la communauté, et qu’on allait y regarder de plus près. Il fut emmené dans son bureau par un groupe de cinq personnes, dont des membres de la police financière. Il reçut un sec-check gang-bang, c’est-à-dire qu’on le mit dans une pièce et qu’il reçut un sec-check par plus d’une personne à la fois.

Pendant ce temps, ses fichiers personnels et tous les documents dans son bureau étaient examinés, et quand le sec-check fut terminé, on lui annonça qu’il devait payer à l’Eglise une somme de plus de 30 000 dollars d’amendes. Une des amendes fut infligée pour cet acte horrible : parmi ses préclairs, il y en avait un qui organisait des niches fiscales, et un autre qui travaillait dans l’extraction de pétrole. Les deux personnes furent présentées l’une à l’autre sans formalité. En discutant de leur travail respectif, ils décidèrent de mettre en place un projet d’extraction pétrolière fiscalement protégé. De l’argent allait être investi pour mettre en place ce projet et on dit à l’auditeur de terrain que c’était illégal, car ces personnes auraient du utiliser cet argent pour le Pont. Le fait de les avoir présentés était donc un crime et il fallait qu’il paye une amende pour l’avoir fait.

I HELP ne devint donc pas un groupe très populaire à Los Angeles. Je ne connais pas personnellement d’autres personnes dans ce cas, mais j’ai entendu que des choses identiques se sont produites ailleurs. Celle que j’ai relatée est un cas que je connais personnellement.

Pendant cette période, comme vous pouvez l’imaginer, les statistiques des missions se sont effondrées. Le Jeu de l’Anniversaire de LRH, qui devait se terminer le 9 mars 1983, basé sur la LRH ED [Executive Directive] 339-1, ordonnait que les orgs devaient multiplier leur taille par 5,4 avant cette date. Ceci était le but du Jeu de l’Anniversaire, et l’effondrement des statistiques des missions ne contribua pas à l’atteindre. Un télex-fut envoyé à Los Angeles, à la police financière et à d’autres, disant que 250 personnes devaient êtres envoyées à Flag avant le 9 mars 1982. Quelqu’un eut alors une brillante idée : mettons la main sur ces gens sur le terrain, qui ont un grand nombre d’adeptes sous leur contrôle, et utilisons ces gens pour faire venir leurs adeptes et les envoyer à Flag.

La première personne qu’on approcha dans ce but fut un homme du nom de Richard Steward. Il avait un assez important nombre de personnes qui avaient fait partie, ou avaient participé, à des séminaires ou des cours sur le management financier sous un aspect ou un autre. Il avait donné un cours sur Comment Réussir dans l’Immobilier, ou Comment Investir dans l’Immobilier, et un cours sur Comment Devenir Millionnaire, ce genre de choses. On lui demanda de participer à ce projet, et de mettre la totalité de son équipe sur le programme de recrutement.

Il refusa, non sans politesse, mais fut accusé d’être un squirrel [en anglais : écureuil; en scientologais : hérétique, ndt]. Il subit un sec-check gang-bang dans ses bureaux, et tout son personnel fut réuni; on leur dit combien Richard Steward les avait dupés, que c’était un squirrel et un méchant, et que chacun des membres du personnel avait la responsabilité de se mettre à chercher absolument toutes les personnes qui avaient pris un cours avec Richard Steward, et que chacune de ces personnes devait aller à Flag et suivre le cours Keeping Scientology Working, alors qu’il y avait au moins 4 grandes orgs dans la zone de Los Angeles.

Les raisons étaient que la zone de Los Angeles était significativement out tech [employaient une mauvaise technologie, ndt], que Richard Steward avait été laissé prospérer dans cet environnement et que personne n’avait écrit de rapports pour dénoncer son squirreling. De plus, on leur dit que, puisque la tech était tellement out, ils devaient aller à Flag pour être dans l’environnement approprié à la réception de cette mise à jour de tech, si vous voulez. Plusieurs personnes voulurent savoir si cela ne serait pas plus financièrement efficace d’amener les superviseurs de Flag ici à Los Angeles, puisque 200 à 300 personnes avaient besoin de ce cours, et que ce serait plus avantageux de le faire de cette façon, puisqu’un scientologue reçoit habituellement plus de gains de cas avec de l’audition et du training qu’avec des billets d’avion. Cela semblait beaucoup mieux de mettre l’argent du billet dans le Pont, plutôt que de le donner à, disons, National Airlines.

Cette idée fut également rejetée. Bien entendu, on voit bien pourquoi. Le but était d’envoyer ces gens à Flag, de les faire acheter des services à Flag, et louer des chambres à Flag. Et beaucoup d’entre eux, s’ils se plaignaient même un instant, étaient immédiatement mis sur un sec-checks. L’argent qu’ils avaient mis de côté pour l’audition était utilisé pour découvrir s’ils avaient des overts [des péchés, ndt] et c’est peut-être la raison pour laquelle ils se plaignaient. Beaucoup de milliers de dollars furent consumés dans des sec-checks inutiles sur des gens à Flag; malgré tout, vous pourriez mettre en doute leur inutilité – j’ai rencontré de nombreuses personnes y étant allées et les ayant réellement subis, et elles étaient sures qu’ils avaient été inutiles.

Il semble que l’objectif pour ce projet était de collecter 3,8 millions de dollars pour Flag. Une personne m’a raconté l’entrevue qu’elle avait eue avec un registrar [un vendeur, ndt] à Flag, qui lui avait dit le projet avait échoué d’un million de dollars, mais que c’était malgré tout une réussite d’avoir collecté 2,5 millions de dollars.

L’humeur, dans la zone de Los Angeles, est devenue la terreur. D’autres personnes par ici furent contactées de la même façon par la police financière. Un docteur, un chiropracteur, un homéopathe notamment. Leurs clients furent incorporés, on leur dit que ces personnes avaient fait du squirreling, ou qu’ils altéraient la tech, et on ordonna aux membres de ces groupes d’aller à Flag et de suivre le cours Keeping Scientology Working, eux aussi.

Certains furent intimidés, on dit à beaucoup qu’on ne leur permettrait jamais de retourner sur le Pont s’ils manquaient d’obéir à ces ordres. Il y eut une considérable atmosphère de peur générée, et jusqu’à ce jour, elle n’a pas diminué.

Il restait encore un groupe de Scientologues qui ne payaient pas leur juste part au RTC et/ou à une organisation quelconque. C’était les gens qui possédaient des entreprises. Donc, le World Institute of Scientology Entreprises (WISE) fut mis à contribution. Un nouvelles ED (Executive Director) fut désigné, et WISE lança un programme pour faire payer aux entrepreneurs leur dîme, qui consistait en une cotisation annuelle de 250 dollars, 6% du revenu brut de leur entreprise, plus 7% du revenu net.

Comme vous pouvez l’imaginer, plusieurs des entrepreneurs contactés dans ce but n’étaient pas ravis. Cette politique visant à mettre ces gens sous contrat pour aboutir à ce résultat est en train d’être révisée. Nous ne savons pas s’ils vont la poursuivre ou pas. La quantité de haine que cela a généré est incalculable. Un programme additionnel était prévu et a effectivement été mis en place au moins à un endroit, prévoyant que tous les Scientologues qui travaillaient devraient payer 7% de leur revenu brut comme dîme, parce qu’ils utilisaient quotidiennement la Scientologie dans leurs vies et ne pourraient pas réussir aussi bien sans cela.

Voilà, tout cela résume les mauvaises nouvelles. Je pense que cela met en place pas mal de pièces dans cette histoire et que cela vous permettra de connaître au moins une partie des évènements qui ont permis l’arrivée de la nouvelle équipe de management au pouvoir. La nouvelle équipe base son pouvoir sur sa capacité à contrôler les lignes de communication depuis et vers Ron. Trois personnes contrôlent ces lignes de communication : Annie et Pat Broeker, et David Miscavige. Ces lignes de communication sont la base de leur pouvoir. Ces trois personnes ont été désignées chargés de pouvoir pour l’immobilier d’LRH. Chacune a le droit à 5% du montant total de la société pour paiement de son travail - pour la responsabilité de la tâche, si vous voulez. Visiblement, c’est une considérable tentation pour leur donner envie de conserver ce poste. La police financière, avec ses méthodes brutales, a surtout pour but, d’après ce que nous en avons compris, d’augmenter la taille de ces sociétés et les réserves monétaires de l’Eglise sur une échelle mondiale.

Récemment, le 12 juin 1983 pour être précis, l’existence du RRF fut mise à jour dans le St Petersburg Times, de St Petersburg en Floride. Cet article révélait que certaines donations faites au RRF étaient en fait payées à LRH personnellement. Ce serait ce qu’on appelle du détournement de fonds, c’est-à-dire le transfert d’argent depuis une organisation à but non lucratif vers une personne privée, autre que dans le cadre d’un employé recevant un salaire. Le détournement est une raison suffisante pour perdre le statut d’exemption d’impôts et le résultat semble être un énorme danger pour l’Eglise. Si l’IRS obtient des preuves contre l’Eglise, et ces preuves pourraient être basées sur le fait que Ron lui-même a reçu des sommes substantielles, cela pourrait signifier pour l’Eglise des dizaines de millions de dollars d’arriérés d’impôts.

Il y a eu un procès lancé contre l’Eglise en 1973 ou l’année fiscale 1973/74. Le procès fut perdu, et début 1980, un complexe d’immeubles qu’on connaissait sous le nom des immeubles bleus fut placé sous saisie. La saisie était établie pour une valeur de 6 millions de dollars, en attendant le résultat de l’appel dans ce procès. Ce ne serait pas improbable que l’IRS lance un procès contre l’Eglise pour obtenir d’autres saisies, basées sur le nombre d’années pendant lesquelles cet enrichissement personnel a duré.

La réponse de l’Eglise à ces ennuis a été d’hypothéquer les nombreuses propriétés qu’elle possède; les immeubles en Floride, la Base Amirale à Terre, l’Org de Miami, les immeubles de Clearwater et d’autres immeubles de cette zone, ont été récemment lourdement hypothéqués, selon nos sources. Nous avons appris que d’autres immeubles dans le pays ont aussi été hypothéqués. L’intérêt, bien entendu, c’est que s’il y a saisie, et que la propriété est hypothéquée, elle n’a aucune valeur, toute valeur en a été retirée. Ce que l’IRS convoite actuellement, c’est la valeur de l’hypothèque et non la véritable valeur.

Toutes les pressions qui pèsent actuellement sur l’Eglise, financièrement, fiscalement, politiquement, etc., ont changé l’atmosphère. Ce ne sera certainement pas une surprise pour quiconque a été actif sur les lignes récemment, particulièrement dans la zone de Los Angeles, l’éthique est très très sévère, la sécurité est très très lourde, et l’Eglise semble adopter une attitude très préoccupée pour sa survie. Je pense qu’il y a de bonnes raisons pour être inquiets de sa survie et qu’il est temps de commencer à chercher quelles sont les alternatives pour ces gens qui veulent continuer à gravir le Pont, qui ne veulent pas prendre des services de Scientologie dans le genre d’oppression qui est évoquée ni payer le genre de prix que l’Eglise semble avoir été forcée de faire payer.

Il y a donc de bonnes et de mauvaises nouvelles. Vous avez entendu les mauvaises. Prenons maintenant un moment pour parler des bonnes. D’abord, il y un nombre important d’endroits où une personne peut faire le Pont. Partout dans le pays, il y a des auditeurs de terrain et des petits groupes qui ont émergé, qui peuvent offrir les parties inférieures du Pont, le Cours de Clarification et les niveaux OT. Ces groupes ne sont pas considérés par l’Eglise comme absolument standard. Certains sont bons et d’autres mauvais. Les Scientologues ont maintenant une nouvelle responsabilité, et ceux qui veulent continuer dans ce que nous appelons des groupes alternatifs de Scientologie doivent les inspecter de la même façon qu’ils le feraient pour un médecin ou un dentiste. Ils doivent vérifier les tenants et aboutissants de la personne ou du groupe avec lequel ils peuvent avoir envie de s’associer, vérifier la tech par eux-mêmes, être surs que l’audition et l’entraînement délivrés à cet endroit sont standard, et faire des choix rationnels à cet égard.

C’était pratique de pouvoir laisser cette responsabilité à l’Eglise dans le passé. J’ai vu des exemples d’échecs d’application de cette responsabilité et je pense que ce serait un bienfait pour nous de la ré-assumer, chacun, de façon individuelle.

De nouvelles Eglises apparaissent dans le pays chaque jour. David Mayo et ses associés ont fondé une nouvelle église près de Riverside, Bent Corydon et ses associés ont fondé l’Eglise de Scio Logos et ils vendent des services, près de Sacramento, il y a Marvin Prine et son Personal Ability Center, ou Advanced Awareness Center, j’ai oublié le nom précis, et tous sont au travail et font activement monter des gens sur le Pont à des prix raisonnables. Ce genre d’alternatives est accessible partout dans le pays. On pense dans ces groupes que les abus dont nous avons parlé ont pu avoir lieu parce que l’Eglise a eu un monopole, et leur but est surtout d’aider à briser ce monopole.

D’après mon expérience, ces groupes ne jouent pas un jeu avec l’Eglise, ils n’essaient pas de l’arnaquer. Entre parenthèses, je ne pense pas que quiconque pourrait faire un meilleur travail que celui que l’Eglise fait en ce moment. Mais le fait est que tout ce que nous voulons, c’est faire monter des gens sur le Pont. Nous voulons tous clarifier la planète, nous voulons tous atteindre les buts que nous nous sommes fixés quand nous sommes entrés dans la Scientologie. Et une lutte avec l’Eglise n’est pas nécessaire pour y arriver.

Il n’y a que quelques moyens de faire pression sur l’Eglise. Bien sur Ron est un moyen, la quantité d’argent disponible sur le marché est un autre. Puisqu’il a été impossible d’envoyer et de recevoir des communications cohérentes de Ron, puisque les troubles internes de l’Eglise ont été dominés par cette nouvelle équipe de management, la seule pression utilisable contre l’Eglise est la pression du marché.

Et franchement, la scène idéale pour tout le monde sur le terrain, ce serait que l’Eglise examine la popularité et la force de ce qui se passe sur le terrain, réalise que la tech peut être délivrée par de nombreuses personnes, redevienne économiquement sensée et commence à rassembler tout le monde à nouveau, au lieu de purement et simplement attaquer et virer quiconque a une idée alternative. Vous verrez que dans ces groupes alternatifs, la liberté est le mot primordial, et c’est très dur de fournir la liberté totale dans un environnement d’énorme oppression et suppression. La plupart des groupes alternatifs que nous avons trouvés offrent de la Scientologie dans un environnement beaucoup moins oppressif. Nous vous invitons à chercher et à voir ce qu’il y a dans votre zone, prenez le temps de vérifier les choses que vous avez entendues sur cette bande.

Il y a une énorme quantité d’informations qui va avec les choses qui ont été dites et cette documentation est largement disponible. Alors je vous invite à le faire. Soyez aussi sceptique que si vous achetiez une vielle voiture. Peut-être beaucoup d’entre nous ont-ils commis l’erreur, au début de leur engagement dans la Scientologie, d’adopter des attitudes et des points de vue, sans prendre le temps de sérieusement considérer toutes les ramifications que cela pourrait avoir. Ce n’est pas le moment de répéter cette erreur.

Jon Zegel.

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